Nuit Blanche
METTANT EN VEDETTE
Le Duo Fortin - Poirier
Dimanche 13 février 2022 à 14H00
À la Salle Rolland-Brunelle
20 Rue Saint-Charles-Borromée S, Joliette
Le programme
Nuit blanche
Le thème de la nuit y est exploré dans toutes ses déclinaisons : le doute, l’angoisse, la passion, la fête, l’amour et le rêve s’y côtoient à travers des œuvres pour piano à quatre mains de grands compositeurs classiques et modernes. Le ballet des quatre mains sur le clavier continue d’émerveiller et de surprendre grâce à une projection sur grand écran tout au long du concert, le tout supporté par la finesse d’une conception d’éclairage signée par Alexandre Péloquin. Au moment où la lumière dorée du crépuscule courtise le bleu profond d’un ciel enveloppant, on sent la nuit qui approche à petits pas. Aux premières notes délicates de Rapsodie espagnole de M Ravel, une atmosphère de magie s’installe : c’est le prélude à une nuit qui promet de faire chavirer mais aussi d’apaiser les âmes. On entendra dans le magnifique extrait d’Orphée et Eurydice de C.W. Gluck une mélancolie déchirante dans laquelle on se laisse bercer par les eaux troubles d’un destin résigné. Les célèbres Danses polovtsiennes de A Borodine plongeront l’auditeur au cœur d’une cérémonie de danses tantôt frénétiques, tantôt douces, tantôt exaltantes, évoquant les chassés-croisés effrénés d’un groupe de noctambules. La seconde partie est dédiée aux œuvres de compositeurs vivants, dont les nombreuses atmosphères reflètent tout ce que peut-être une nuit blanche : angoisse, fête, amour et fantaisie. D’entrée de jeu, Fazil Say nous transporte dans une obscurité oppressante, voire cauchemardesque avec Night. La pièce Entre la veille et le sommeil de la québécoise Maggie Ayotte évoque en douceur cet état de flottement, de vacillement semi-conscient alors que la magnifique pièce Enamorada composée par le pianiste argentin Victor Simon aborde le thème de l’intimité passionnée. La pièce Clockwork d’Alphonso Peduto nous entraînera vers le sentiment d’impuissance face au temps qui passe. Cette nuit blanche fera finalement place à l’éclatante Fiestravaganza du jeune Shaun Choo.
- Rapsodie espagnole, M. Ravel (1875 - 1937)
1. Prélude à la nuit
2. Malagueña
3. Habanera
4. Feria
- Ballet d'Orphée et Euclide, C.W. Gluck (1714 - 1787) Arr. Greg Anderson
- Le prince Igor - Danses polovtsiennes, A. Borodine (1833 - 1887)
1. Danse des jeunes filles
2. Danse des hommes
3. Danse collective
4. Danse des garçons
5. Danse finale
- Night, F. Say (1970 - )
- Entre la veille et le sommeil, M. Ayotte (1992 - )
- Enamorada, V. Simon ( 1966 - )
- Nachtmusik ( extrait ), A. Peduto (1987 - )
1. Clockwork
- Fiestravaganza, S. Choo (1991 - )
Biographies
Les artistes
Duo Fortin-Poirier
Formé des pianistes Amélie Fortin et Marie-Christine Poirier, le Duo Fortin-Poirier s’impose par des interprétations fougueuses à quatre mains, remarquées pour leur grande vitalité. Sa force d’ensemble exceptionnelle est alimentée par une grande affinité dans le jeu de ses deux interprètes, mais aussi par une sensibilité vive et partagée.
Depuis sa formation en 2005, le Duo Fortin-Poirier se démarque au Canada comme à l’international, cumulant les bourses, les premiers prix et les distinctions (1er prix au Concours de musique du Canada, 2e prix au Concorso Pianistico Internazionale Roma en 2013, finalistes au Concours international de piano à quatre mains de Valberg en 2009 et au Liszt 200 Chicago International Duo Piano Competition en 2011 ; mention spéciale du jury au International Edvard Grieg Piano Competition en 2010, bourses des conseils des arts du Québec et du Canada).
Très actif sur la scène nord-américaine, le Duo Fortin-Poirier a créé en 2008 Vingt doigts et un piano, le premier concert classique à avoir été sélectionné pour les Entrées en Scène Loto-Québec (2013-2014). Le concert Mémoires a également reçu l’éloge de la critique et a été présenté plus d’une centaine de fois en tournée à travers le Canada, l’Ouest américain et le Mexique.
Leur représentation de ce concert au festival de musique de chambre Concerts aux Îles du Bic (août 2017) leur a valu deux nominations à l’édition 2018 du gala des Prix Opus. Les disques Vingt doigts et un piano (2013) et Mémoires (2017) sont diffusés régulièrement sur les ondes d’Espace Musique et d’Ici Radio-Canada Première. Leur nouveau concert Nuit Blanche, un événement unique en son genre, composé d’un répertoire éclatant, de projections en direct du ballet des quatre mains et de jeux d’éclairage créatifs, sera en tournée dès 2021.
Biographies
Les Compositeurs et Compositrices
Maurice Ravel est né le 7 mars 1875, dans la maison Estebania, quai de la Nivelle à Ciboure, près de Saint-Jean-de-Luz, dans les Basses-Pyrénées.
Son père, Joseph Ravel (1832–1908), d'ascendance suisse et savoyarde, était un ingénieur renommé qui travailla notamment à la construction de lignes de chemin de fer et dans l'industrie automobile et étendit les recherches d'Étienne Lenoir sur les moteurs à explosion. Sa mère, née Marie Delouart (1840–1917), femme au foyer après avoir été modiste, était née à Ciboure d'une famille établie dans ce village depuis au moins le XVIIe siècle. Il avait un frère, Édouard (1878–1960), qui devint ingénieur et avec lequel il garda toute sa vie de forts liens affectifs. En juin 1875, la famille Ravel se fixa définitivement à Paris où il décèdera le 28 décembre 1937.
Avec son aîné Claude Debussy, Ravel fut la figure la plus influente de la musique française de son époque et le
principal représentant du courant dit impressionniste au début du XXe siècle.
Son euvre, modeste en quantité (quatre-vingt-six œuvres originales, vingt-cinq œuvres orchestrées ou transcrites), est le fruit d'influences variées s'étendant de Couperin et Rameau jusqu'aux couleurs et rythmes du jazz, dont celle, récurrente, de l'Espagne.Caractérisée par sa grande diversité de genres, la production musicale de Ravel respecte dans son ensemble la tradition classique et s'étale sur une période créatrice de plus de quarante années qui la rendent contemporaine de celles de Fauré, Debussy, Stravinsky, Prokofiev, Bartók ou Gershwin. La grande majorité de ses œuvres a intégré le répertoire de concert. Parmi celles-ci le ballet symphonique Daphnis et Chloé (1909-1912), le Boléro (1928), les deux concertos pour piano et orchestre pour la main gauche (1929-1930) et en sol majeur (1929-1931) et l’orchestration des Tableaux d'une exposition de Moussorgski (1922) sont celles qui ont le plus contribué à sa renommée internationale. Reconnu comme un maître de l’orchestration et un artisan perfectionniste, cet homme à la personnalité complexe ne s'est jamais départi d'une sensibilité et d'une expressivité qui, selon Le Robert, lui firent évoquer dans son œuvre à la fois « les jeux les plus subtils de l’intelligence » et « les épanchements les plus secrets du cœur ».
Christoph Willibald, Ritter (chevalier) von Gluck est un compositeur d'opéra de la période classique, né à Erasbach, dans l'électorat de Bavière, le 2 juillet 1714 et mort à Vienne, dans l'archiduché d'Autriche, le 15 novembre 1787.
Il a transformé l'opéra avec sa célèbre « réforme » visant à introduire le naturel et la vérité dramatique, et qui a notamment occasionné la querelle des Gluckistes et des Piccinnistes, qui l'opposa aux défenseurs de l'opéra italien, sans jamais toutefois le brouiller avec qui que ce soit. Il reste l'un des compositeurs les plus importants de la musique de la période classique dans l'aire germanophone avec Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart, Karl Ditters von Dittersdorf, Franz Krommer et Carl Philipp Emanuel Bach. Il ouvre la porte au classicisme viennois dont il est le premier jalon significatif.
Portrait partiel
Gluck par Joseph Siffrein Duplessis, 1775.
Dès son plus jeune âge, Gluck montre des dispositions pour la musique. À Kreibitz, il suit ses premières leçons de musique et apprend le violon. Son intérêt pour la musique va alors croissant. Pourtant, son père – suivant en cela un usage courant à l'époque – souhaite le voir choisir le même métier que lui et il s'ingénie donc à contrarier les dispositions musicales de son fils. Le jeune Gluck apprend alors seul la guimbarde – instrument peu bruyant et qui a donc l'avantage de lui permettre de s'exercer en cachette. Et vers 1730, plutôt que de se soumettre à la volonté paternelle, il décide de quitter le foyer familial et parcourt le pays gagnant sa vie en chantant et en jouant de la guimbarde.
En 1731, Gluck s'inscrit à la faculté de philosophie de Prague. Il poursuit, sans doute également durant cette période, sa formation musicale. En 1735 ou 1736, aidé par la famille Lobkowitz et peut-être également par son père avec lequel il s'est réconcilié, Gluck se rend à Vienne avec l'intention de devenir musicien. Il entre au service du prince Lobkowitz en 1736.
Alexandre Porfirievitch Borodine est né le 31 octobre 1833 à Saint-Pétersbourg et il meurt le 15 février 1887 dans cette même ville. Malgré une vie consacrée à la médecine et à la chimie, Borodine consacra une partie de son temps libre à la composition. Son œuvre la plus célèbre reste son opéra Le Prince Igor, qui, resté inachevé, sera terminé par Rimski-Korsakov et Glazounov en 1890.
Il est l'enfant naturel du prince géorgien Louka Stépanovitch Guédianov, âgé de 62 ans, et de la fille d’un troupier de Narva, Evdokia (Eudoxie) Constantinovna Antonova, âgée de 25 ans. Son père fait déclarer l’enfant par l’un de ses domestiques, Porphyre Borodine, conformément à l’usage de l’époque. Il veille enfin à ce que la mère ait toujours les moyens d’assurer à leur enfant une vie confortable et de solides études. Il achète ainsi à la mère et au fils une maison de quatre étages et met Alexandre sur son testament avant de mourir. Il organise aussi alors le mariage d'Eudoxie avec un médecin
militaire du nom de Kleinek. Comme le fait de donner naissance à des enfants hors mariage était considéré comme honteux par la société de l'époque, Eudoxie se fera passer pour sa tante aux yeux du monde. Alexandre reçoit cependant une excellente éducation à domicile, maîtrisant dès son plus jeune âge le français et l'allemand. Le prince meurt lorsque Alexandre a sept ans et tout est assuré pour son établissement. Il a deux autres frères, reconnus aussi par des domestiques.
Autodidacte, le jeune Alexandre apprend à jouer de très bonne heure de la flûte puis du piano et du violoncelle avec un camarade, Mikhaïl Chtchiglev. Il compose une polka (Hélène) à l'âge de neuf ans, puis compose un Concerto pour flûte et piano et un Trio pour deux violons et violoncelle à l'âge de treize ans. Sa mère et son beau-père le destinent à une carrière de médecin et il est inscrit à la faculté à l’âge de quinze ans. Il était passionné de chimie depuis l'âge de dix ans.
Il rencontre sa future femme, pianiste talentueuse née Ekaterina Sergueïevna Protopopov, à Heidelberg en 1861. Elle lui fait découvrir Schumann, Chopin, Liszt. Ensemble, ils iront à Mannheim découvrir l’œuvre de Wagner.
En 1862, Borodine compose un Quintette en ut mineur. C’est à cette époque qu’il se joint au Groupe des Cinq. Tout en partageant les idées fondamentales du groupe, il se révéla moins hostile que ses condisciples à l’emprise germanique sur la musique russe.
Il commence l’écriture de sa Symphonie no 1 en mi bémol majeur, en décembre 1862 qu’il achève en 1867. Elle ne reçoit pas un bon accueil.
Il commence la composition de sa Symphonie no 2 en si mineur en 1869. Néanmoins il se sent prédestiné pour l'opéra et l’idée du Prince Igor fait son chemin. Borodine poursuit par ailleurs sa carrière scientifique. En 1877, il visite les laboratoires d'un certain nombre d'universités allemandes. Il rencontre à cette occasion Franz Liszt à Weimar. Trois ans plus tard, en 1880, Liszt donne avec grand succès la Symphonie no 1 en mi bémol majeur. Pour le remercier, Borodine lui dédie son poème symphonique, intitulé Dans les steppes de l'Asie centrale qui connaît immédiatement un succès retentissant et durable et reste l'une de ses œuvres maîtresses.
Après de profondes études ethnologiques et historiques, il entame la rédaction de l'opéra Le Prince Igor (dont sont extraites les célèbres Danses polovtsiennes), achevé après sa mort par Alexandre Glazounov et Rimski-Korsakov et créé au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, le 23 octobre 1890.
Borodine est profondément affecté par la mort de Moussorgski en mars 1881. Sa santé se dégrade. Il souffre de plusieurs attaques cardiaques et même du choléra. Son œuvre, elle, commence à se diffuser en Europe. Il rend encore visite à Liszt à l’automne 1885. L’année suivante, il entame la composition d’une troisième symphonie, la Symphonie en la mineur qu'il ne pourra achever. Il continue la composition de son opéra Le Prince Igor, notamment l’ouverture et le chœur des prisonniers russes du deuxième acte, en 1886.
Le 27 février 1887, il assiste à un bal masqué organisé par les professeurs de l’académie. Il s’effondre, victime d’un infarctus à l'âge de 53 ans. Son épouse ne lui survivra que cinq mois.
Borodine n'est pas un compositeur très prolifique : il laisse environ 21 partitions. Son œuvre maîtresse, l'opéra Le Prince Igor, reste d'ailleurs inachevée à sa mort, dix-huit ans après les premières esquisses en 1869. Son ami Rimski-Korsakov, aidé de Glazounov, la terminera.
Parmi les œuvres achevées on distingue principalement deux symphonies (1867 et 1869),la deuxième étant devenue très célèbre, deux quatuors à cordes (1879 et 1881), et un poème symphonique, Dans les steppes de l'Asie centrale. Il a également composé quelques mélodies, quelques pièces pour piano ainsi que quelques pièces de musique de chambre.
Borodine se qualifiait lui-même de « compositeur du dimanche », tant il était accaparé par son travail et ses obligations familiales. Son entourage professionnel regrettait parfois son implication en matière de musique, tandis que Borodine s’est parfois plaint de ne pouvoir composer que durant l’hiver, lorsque sa santé ne lui permettait pas d’exercer en tant que professeur. En guise de plaisanterie, ses amis le saluaient parfois par un « j’espère que tu vas mal », lui signifiant ainsi leurs encouragements musicaux.
la BBC, l'Orchestre national de France ou encore l’Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg. Son premier enregistrement date de 1998. Il contribue également à la diffusion de la musique classique en Turquie, en donnant de nombreux concerts dans toutes ses provinces.
Plusieurs de ses œuvres ont été interdites par les autorités turques, en particulier un oratorio dédié au poète Metin Altıok. Ce dernier a été tué lors du massacre de trente-trois intellectuels alévis par des islamistes radicaux à Sivas, en 1993.
En 2004, Fazil Say organise un festival annuel de piano dans la municipalité d'Antalya en Turquie, l'Antalya Piyano Festivali (nom turc). Directeur artistique jusqu'en 2014, il est licencié par le maire de la municipalité d'Antalya, Menderes Türel.
Sa passion pour le jazz l'a poussé à fonder le Worldjazz Quartet.
En avril 2012, après avoir déclaré qu'il était athée et s'être moqué sur Twitter d'un imam, il est poursuivi par la justice turque pour « atteinte aux valeurs religieuses de l'islam ». Il annonce qu'il risque de devoir quitter la Turquie pour le Japon car les insultes à la nation turque ou le non-respect de la religion musulmane sont pénalement sanctionnables. Un procureur d'Istanbul réclame à son encontre jusqu'à un an et demi d'emprisonnement.
Condamné en 2013 à dix mois d'emprisonnement avec sursis pour des tweets jugés blasphématoires par les autorités turques dans lesquels il comparait le paradis islamique à un « bordel » et une « taverne », il est finalement acquitté le 7 septembre 2016 par le tribunal d'Istanbul.
Il est l'auteur notamment d'un oratorio Nâzım, consacré au poète Nazım Hikmet.
Fazıl Say reçoit le 17 décembre 2016 le Prix Beethoven des droits de l’homme, de la paix, la liberté, l’intégration et la lutte contre la pauvreté
Fazıl Say voit le jour le 14 janvier 1970 à Ankara, la capitale de la Turquie, dans la région de l’Anatolie centrale. Son père, Ahmet Say, était écrivain et musicologue. Sa mère, Gürgün Say, quant à elle était pharmacienne. Né avec une fente labio-palatine, une déformation au niveau de la bouche, il est opéré très jeune. On lui conseille alors de jouer d'un instrument à vent pour récupérer. À l'âge de quatre ans, il commence le piano.
En 1987, il termine ses études de piano et de composition au conservatoire d’Ankara. Grâce à une bourse, il part en Allemagne parfaire sa formation au sein des conservatoires de Düsseldorf et de Berlin.
En 1995, il obtient le prix Young Concert Artists à New York et débute une brillante carrière internationale. Il joue notamment avec l'Orchestre philharmonique de New York, l’Orchestre philharmonique d'Israël, l'Orchestre symphonique de Baltimore, l’Orchestre philarmonique de