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Tous les matins d'Elinor
METTANT EN VEDETTE
Elinor Frey, violoncelles
Dimanche 27 novembre 2022 à 14H00
Au Centre culturel Desjardins
20 Rue Saint-Charles-Borromée S, Joliette
Le programme
Tous les matins d'Elinor
Giuseppe Clemente Dall’Abaco (1710-1805)
Capriccio terzo (violoncelle baroque à 4 cordes)
J.S. Bach (1685-1750)
Suite no. 6 (violoncelle à 5 cordes)
Prélude
Sarabande
Gigue
Carl Friedrich Abel (1723-1787)
Solo en ré mineur tiré du manuscrit Drexel (viola da gamba)
Lisa Streich (b. 1985)
Minerva (violoncelle moderne)
Guglielmo Ebreo (ca. 1420 - ca. 1481)
Fallas con Misuras (viola d’arco)
Giuseppe Tartini (1692 - 1770)
Sonata Piccola no. 7: Andante cantabile (violoncelle ténor)
Airs folklorique
(Bass de violon américain /Yankee viol)
“Bonaparte crossing the Rhine” - Traditionnel
“Fellowship” - Jeremiah Ingalls (1805)
La bastringue - Chanson traditionnelle québécoise
Photo Elizabeth Delage
Biographie de l'artiste
Elinor Frey
Photo Elizabeth Delage
Photo Elizabeth Delage
Elinor Frey est une violoncelliste, gambiste et chercheuse canado-américaine fascinée par les origines du violoncelle de même que par le processus créatif de musiques nouvelles. Elle joue aussi bien des instruments d’époque que des instruments modernes. Ses enregistrements sur l’etiquette belge Passacaille et etiquette canadienne Analekta – la plupart des premières mondiales – sont le fruit de longues collaborations avec des artistes tels que Suzie LeBlanc, Marc Vanscheeuwijck et Lorenzo Ghielmi, ainsi qu'avec des compositeurs tels que Maxime McKinley, Linda Catlin Smith et Lisa Streich. Elinor Frey est lauréate d’un Diapason d’Or pour son enregistrement des sonates de Giuseppe Clemente Dall’Abaco, et ses éditions critiques des oeuvres pour violoncelle de Dall’Abaco sont publiées en collaboration avec Edition Walhall.
Au cours des dernières saisons, elle s’est produite en concert dans toute l'Amérique et en Europe en récital et avec de nombreux ensembles de musique de chambre et orchestres (Pallade Musica, Constantinople, Les idées heureuses, Il Gardellino, Tafelmusik, etc.). La saison 2021-2022 comprend la performance du concerto en la mineur de CPE Bach avec le Pacific Baroque Orchestra, le Triple Concerto de Beethoven avec Galileo, un récital à Amuz (Anvers) et une résidence de recherche à l'Institut Orpheus (Gand). Son nouvel album “Concertos italiens baroques pour violoncelle”, une collaboration avec l'orchestre Rosa Barocca, est paru en avril 2022.
Lauréate du prix Opus de l’interprète de l’année en 2021, Elinor Frey a entre autres bénéficié de la bourse américaine US-Italy Fulbright Fellowship ainsi que de bourses du Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) et du Conseil des arts du Canada lui permettant de poursuivre ses travaux sur la musique ancienne pour violoncelle. Elinor Frey a obtenu un doctorat en musique de l’Université McGill et est également diplômée du Mannes College of Music et de la Juilliard School. Elle est professeure de violoncelle baroque à l’Université de Montréal, chargée de cours à l’Université McGill et chercheuse invitée en musique (2020-2023) à Lady Margaret Hall, Université d’Oxford.
Biographies des compositeurs
Joseph Marie Clément Dall'Abaco est né le 27 mars 1710 à Bruxelles et mort le 31 août 1805 est un violoncelliste et compositeur belge d'origine italienne, qui, du fait du ius soli (ou jus soli : « droit du sol », en latin), avait la nationalité des anciens Pays-Bas.
Joseph Abaco, de son nom complet Joseph (Giuseppe) Marie Clément Ferdinand Dall'Abaco, suit l'enseignement musical de son père, Evaristo Felice Dall'Abaco. À l'âge de dix-neuf ans, il entre au service du prince-électeur de Bonn et joue à l'orchestre de chambre de la cour. Il en devient directeur musical en 1738 puis voyage en Angleterre en 1740. En 1753, il déménage à Vérone en Italie où il devient membre du Teatro filarmonico. En 1766, il reçoit le titre de baron conféré par le prince Maximilien III Joseph de Bavière.
Abaco a écrit près de 40 sonates pour violoncelle de style baroque regroupées dans le recueil Capricci. Elinor Frey en a réalisé l'édition moderne d'après les manuscrits de Londres (Add. Mss. 31.528), publiés chez Walhall à Magdeburg (2020–) et a enregistré un disque pour le label Passacaille.(1)
J. S. Bach en 1746,
portrait par Elias Gottlob Haussmann (1702-1766),
Ancien hôtel de ville de Leipzig.
Jean-Sébastien Bach ,né à Eisenach (Duché de Saxe-Eisenach) le 21 mars 1685 (31 mars 1685 dans le calendrier grégorien) et mort à Leipzig le 28 juillet 1750, est un musicien, notamment organiste, et compositeur allemand.
Membre le plus éminent de la famille Bach — la famille de musiciens la plus prolifique de l'histoire —, sa carrière se déroule entièrement en Allemagne centrale, dans le cadre de sa région natale, au service de petites municipalités, de cours princières sans importance politique, puis du conseil municipal de Leipzig, qui lui manifeste peu de considération : ainsi, jamais il n'obtient un poste à la mesure de son génie et de son importance dans l'histoire de la musique occidentale, malgré la considération de certains souverains allemands, tel Frédéric le Grand, pour le « Cantor de Leipzig ».
Orphelin de bonne heure, sa première formation est assurée par son père, Johann Ambrosius Bach, puis par son frère aîné, Johann Christoph Bach. Mais il est aussi un autodidacte, passionné de son art, copiant et étudiant sans relâche les œuvres de ses prédécesseurs et de ses contemporains, développant sa science de la composition et particulièrement du contrepoint jusqu'à un niveau inconnu avant lui et, depuis lors, jamais surpassé. Jean-Sébastien Bach est un virtuose de plusieurs instruments, le violon et l'alto, mais surtout le clavecin et l'orgue. Sur ces deux derniers instruments, ses dons exceptionnels font l'admiration et l'étonnement de tous ses auditeurs ; il prétend tout jouer à première vue et peut improviser sur-le-champ une fugue à trois voix. Il a aussi une compétence reconnue et très sollicitée en expertise de facture instrumentale.
À la croisée des principales traditions musicales européennes (pays germaniques, France et Italie), il en opère une synthèse très novatrice pour son temps. Bien qu'il ne crée pas de forme musicale nouvelle, il pratique tous les genres existant à son époque, à l’exception de l’opéra : dans tous ces domaines, ses compositions, dont seules une dizaine sont imprimées de son vivant, montrent une qualité exceptionnelle en invention mélodique, en développement contrapuntique, en science harmonique, en lyrisme. La musique de Bach réalise l'équilibre parfait entre le contrepoint et l'harmonie, avant que cette dernière prenne le pas à partir du milieu du XVIIIe siècle. Il est, en particulier, le grand maître de la fugue, du prélude de choral, de la cantate religieuse et de la suite, qu’il a portés au plus haut degré d’achèvement. La principale destination de ses œuvres dépend beaucoup des fonctions exercées : pièces pour orgue à Arnstadt, Mühlhausen ou Weimar, de chambre et orchestrales à Cöthen, religieuses à Leipzig notamment.
Inspiré d’une profonde foi chrétienne, ses contemporains le considèrent souvent comme un musicien austère, trop savant et moins tourné vers l’avenir que certains de ses collègues. Il forme de nombreux élèves et transmet son savoir à plusieurs fils musiciens pour lesquels il compose quantité de pièces à vocation didactique, ne laissant cependant aucun écrit ou traité. Mais la fin de sa vie est consacrée à la composition, au rassemblement et à la mise au propre d’œuvres magistrales ou de cycles synthétisant et concrétisant son apport théorique, constituant une sorte de « testament musical ».
Peu connue de son vivant au-dehors de l'Allemagne, passée de mode et plus ou moins oubliée après sa disparition, pleinement redécouverte au XIXe siècle, son œuvre, comprenant plus de mille compositions, est généralement considérée comme l'aboutissement et le couronnement de la tradition musicale du baroque : elle fait l’admiration des plus grands musiciens, conscients de son extraordinaire valeur artistique. Objet, chez les musicologues et musiciens, d'un culte, qui a pu susciter l'ironie de Berlioz, Jean-Sébastien Bach est considéré, depuis sa redécouverte au XIXe siècle, comme un des plus grands compositeurs de tous les temps, si ce n'est comme le plus grand.
Comme nombre de musiciens des XVIIe et XVIIIe siècles, Jean-Sébastien Bach est issu d'une famille de musiciens : mais la famille Bach — peut-être venue de Hongrie au XVIe siècle et implantée en Thuringe pour pouvoir y pratiquer librement sa confession luthérienne — est la plus nombreuse de toutes.
Un document, probablement établi par Jean-Sébastien Bach lui-même, donne des informations sur la généalogie et la biographie de cinquante-trois musiciens membres de cette famille ; il est intitulé Ursprung der musicalisch-Bachschen Familie (Origine de la famille des Bach musiciens) et trois copies existent, à défaut du manuscrit autographe.
De fait, cette famille exerce une sorte de monopole sur toute la musique pratiquée dans la région : ses membres sont musiciens de ville, de cour, d'église, cantors, facteurs d'instruments, dominant la vie musicale de toutes les villes de la région, notamment Erfurt, Arnstadt, etc. Chaque enfant a donc son destin déterminé : recevoir l'enseignement de son père, de ses oncles ou d'un frère aîné, puis suivre leur trace, celle de ses ancêtres et de ses nombreux cousins.
Son enfance se passe à Eisenach, et il reçoit sa première éducation musicale de son père, violoniste de talent. Il est aussi initié à la musique religieuse et à l'orgue par un cousin de son père, Johann Christoph Bach, qui est l'organiste de l'église Saint-Georges et claveciniste du duc. Il fréquente, à partir de ses huit ans, l'école de latin des dominicains d'Eisenach.
Sa mère, Maria Elisabetha Lämmerhirt, meurt le 1er mai 1694 dans la ville de Ohrdruf, alors qu'il vient d'avoir neuf ans. Le 27 novembre suivant, son père se remarie avec Barbara Margaretha Bartholomäi née Keul, (elle-même doublement veuve depuis la fin de 1688 : d'abord d'un Bach et ensuite d'un diacre), mais il meurt quelques semaines plus tard, le 20 février 1695. Orphelin dès dix ans, Jean-Sébastien est recueilli par son frère aîné, Johann Christoph, âgé de vingt-quatre ans, élève de Johann Pachelbel et organiste à Ohrdruf — à une cinquantaine de kilomètres de là —, et sa tante Johanna Dorothea, qui est l’Ersatzmutter (la mère de substitution), dont cinq des neuf enfants deviennent des musiciens accomplis.
Dans cette ville, Jean-Sébastien Bach fréquente le lycée, acquérant une culture plus approfondie que celle de ses aïeux. Il aime à recopier et étudier les œuvres des compositeurs auxquelles il peut accéder, parfois même contre la volonté de son aîné. La passion d'apprendre reste un de ses traits de caractère et en fait un connaisseur érudit de toutes les cultures musicales européennes : « Le trait le plus saillant de Johann Sebastian enfant est sa puissante autonomie. Il se garde libre. Il dévore ce qui lui paraît bon. Il travaille. Il imite. Il corrige. Il refait. Il s'impose. C'est un prodigieux empirique. Le génie fait le reste. »
Bach passe sa première audition en 1702, à Sangerhausen, à l'ouest de Halle. Il s'agit de trouver un successeur à Gottfried Christoph Gräffenhayn qui vient de mourir le 9 juillet 1702. En dépit de l'excellente audition qu'il donne, le duc en personne, Johann Georg de Saxe-Weissenfels, s'oppose à cette nomination et attribue le poste au petit-fils d'un ancien titulaire de cette charge. Au début de mars 1703, fraîchement diplômé, Bach prend un poste de musicien de cour dans la chapelle du duc Jean-Ernest III de Saxe-Weimar à Weimar, grande ville de Thuringe. « Il est employé comme laquais et violoniste dans l'orchestre de chambre du frère du duc de Weimar. ». En sept mois, jusqu'à la mi-septembre 1703, il se forge une solide réputation d'organiste et est invité à inspecter et inaugurer le nouvel orgue de l'église de Saint-Boniface d'Arnstadt, au sud-ouest de Weimar. Il a dix-huit ans. En août 1703, il accepte le poste d'organiste de cette église, qui lui assure des fonctions légères, un salaire relativement généreux, et l'accès à un orgue neuf et moderne. C'est à cette époque que Bach achève d'élaborer son art du contrepoint et sa maîtrise des constructions monumentales.
Il compose durant sa vie plus de trois cents cantates, correspondant à cinq années complètes de cycle liturgique. Plusieurs dizaines de ces compositions sont perdues, dont une partie date de cette période.
Le 17 octobre 1707, à Dornheim près d'Arnstadt, il épouse sa cousine Maria Barbara, dont il admire le timbre de soprano. Il doit se battre pour constituer une dot convenable, aidé par l'héritage modeste de son oncle Tobias Lämmerhirt, et pour donner à sa femme une place dans les représentations, car jusqu'au XIXe siècle les femmes ne sont généralement pas admises à la tribune d'honneur. Ils ont sept enfants dont quatre atteignent l'âge adulte, parmi lesquels Wilhelm Friedemann et Carl Philipp Emanuel.
De 1708 à 1717, il est organiste et, de 1714 à 1717, premier violon soliste à la chapelle du duc de Saxe-Weimar, Guillaume-Ernest de Saxe-Weimar. Il dispose de l'orgue, mais aussi de l'ensemble instrumental et vocal du duc. Cette période voit la création de la plupart de ses œuvres pour orgue, dont la plus connue, la célèbre Toccata et fugue en ré mineur, BWV 565. Il compose également de nombreuses cantates, et des pièces pour clavecin inspirées des grands maîtres italiens et français.
Il est attiré en particulier par la structure italienne qui fait alterner solo et tutti, dans laquelle un ou plusieurs instruments soli alternent avec l'orchestre dans un mouvement entier. Ce dispositif instrumental italianisant peut être entendu dans la suite anglaise no 3 pour le clavecin (1714) : l'alternance solo-tutti est matérialisée par le passage au clavier inférieur (sonorité plus pleine) ou au clavier supérieur (sonorité plus expressive).
Mais Bach souhaite quitter cette ville où il s'ennuie. Il a comme élève le neveu du duc et son héritier, Ernest-Auguste Ier. Celui-ci, bon claveciniste, a épousé Éléonore-Wilhelmine d'Anhalt-Köthen, mais critique ouvertement la politique de son oncle. Bach passe une bonne partie de son temps au château d'Ernest-Auguste. Voulant marquer son mécontentement à l'égard de son neveu, le duc de Weimar interdit aux musiciens de jouer chez ce dernier, mais Bach ne tient pas compte de cette interdiction. Le duc s'en trouve alors offusqué. En 1716, lorsque meurt le maître de la chapelle, Drese, la place doit logiquement revenir à Bach, mais le duc, essayant d'abord de s'assurer les services de Georg Philipp Telemann, nomme finalement à ce poste le fils de Drese. Bach affiche alors ouvertement son soutien à Ernest-Auguste et cesse d'écrire des cantates pour Guillaume II.
Bach refuse un poste à la cour du roi de Pologne à Dresde lorsque le duc de Saxe-Weimar double ses appointements pour le garder. Le prince Léopold d'Anhalt-Köthen, beau-frère du duc, très impressionné par la musique écrite par Bach pour le mariage de sa sœur Éléonore-Wilhelmine avec Ernest-Auguste Ier, lui propose le poste de maître de chapelle de la cour de Köthen, le plus élevé des postes de musiciens, permettant à Bach d'être appelé Herr Kapellmeister. Cette fois-ci, Bach accepte l'offre. En apprenant la nouvelle, le duc fait emprisonner Bach durant un mois, du 6 novembre au 2 décembre. C'est alors en prison que Bach compose les quarante-six chorals du Petit livre d'orgue (Orgelbüchlein).
De décembre 1717 à avril 1723, il succède à Johann David Heinichen (un ancien élève de Köthen) comme maître de chapelle (Kapellmeister) à la cour du prince Léopold d'Anhalt-Köthen, beau-frère du duc de Weimar. Le prince est un brillant musicien (il a étudié avec Heinichen à Rome) : il joue avec talent du clavecin, du violon et de la viole de gambe. Son Grand Tour de 1710 à 1713 le met en contact avec la musique profane italienne et le convainc de la nécessité de développer la musique profane allemande, d'autant que ses convictions religieuses calvinistes lui interdisent la musique d'église. Une occasion se présente à lui car Frédéric-Guillaume Ier vient d'accéder au pouvoir, et celui-ci ne montre aucun intérêt pour les arts : il licencie les artistes de la cour et les dépenses baissent de 80 % en une année. Le prince Léopold peut attirer des musiciens de la cour de Berlin vers celle de Köthen, qui dispose rapidement de 18 instrumentistes d'excellent niveau. La musique représente dès lors le quart du budget pourtant limité de la principauté de Anhalt-Köthen, qui devient un important centre musical.
L'ambiance y est informelle, et le prince traite ses musiciens comme ses égaux. Il les emmène à Carlsbad (devenue Karlovy Vary en République tchèque) pour « prendre les bains », et il joue souvent avec eux, parfois même chez Bach lorsque sa mère, Gisela Agnes, s'irrite de la présence perpétuelle de l'orchestre au palais. Son poste offre à Bach un certain confort matériel, avec une dotation de 400 thalers par an. Le prince Léopold est par ailleurs le parrain de Léopold Augustus Bach, le dernier enfant de Maria Barbara.
Cette période heureuse est propice à l'écriture de ses plus grandes œuvres instrumentales pour luth, flûte, violon (Sonates et partitas pour violon seul), clavecin (premier livre du « Clavier bien tempéré »), violoncelle (Suites pour violoncelle seul), Six concertos brandebourgeois, et probablement la Suite orchestrale no 3 en ré majeur BWV 1068 (dont la célèbre Aria ou Air sur la corde de sol de son 2e mouvement, appelé « Air de Jean-Sébastien Bach »).
Mais sa femme, Maria Barbara, meurt le 7 juillet 1720, et cet événement le marque profondément. Il en est d'autant plus bouleversé qu'il n'apprend la mort et l'enterrement de son épouse qu'à son retour de Dresde. Il se remarie un an et demi plus tard avec Anna Magdalena Wilcke, fille d'un grand musicien et prima donna de la cour de Köthen.
Il songe à quitter cet endroit rempli de souvenirs à la recherche d'une ville universitaire pour les études supérieures de ses enfants, d'autant qu'il ne peut composer de musique sacrée dans une cour calviniste. De plus, le prince se remarie en 1721, et sa deuxième épouse semble être eine amusa, selon le dire de Bach, c’est-à-dire peu sensible aux arts en général, et en détourne son mari. Parallèlement, le prince doit contribuer davantage aux dépenses militaires prussiennes.
Bach cherche un nouvel emploi. À la Katharinenkirche de Hambourg, il donne un concert très remarqué, en particulier par Johann Adam Reinken, presque centenaire, et se voit presque proposer un poste. Il rassemble un recueil de ses meilleures œuvres concertantes (les six concertos brandebourgeois), et les envoie au margrave de Brandebourg qui lui avait marqué un certain intérêt deux ans auparavant. Il postule à Leipzig, où le poste de cantor est vacant et lui offrirait une plus grande renommée dans le Saint-Empire, mais aussi en Pologne et en France : le prince-électeur de Saxe est roi de Pologne et a fréquenté la cour de Versailles, avec laquelle il garde de bonnes relations.
Il obtient le poste de cantor de Leipzig, succédant à Johann Kuhnau, fonction pourtant d'un rang inférieur à celle de Kapellmeister qu'il occupait auprès du prince. C'est peu après sa nomination, alors qu'il est encore à Köthen, qu'il compose la Passion selon saint Jean destinée à l'église Saint-Thomas de Leipzig. Cette ville de commerce n'a pas d'orchestre de cour et l'opéra y a fermé ses portes, sa femme doit abandonner sa carrière de cantatrice. Elle l'aide alors dans ses travaux de copie et de transcription.
À Leipzig, le poste de Johann Kuhnau, le Thomaskantor de l'église luthérienne saint Thomas, est à pourvoir. La place ayant été précédemment refusée par Georg Philipp Telemann, le conseil tente de débaucher d'autres compositeurs : Christoph Graupner décline l'offre (son précédent employeur, le landgrave Ernst Ludwig de Hesse-Darmstadt, refuse de lui rendre sa liberté et augmente ses émoluments) ainsi que Georg Friedrich Kauffmann (employé à Mersebourg), Johann Heinrich Rolle (employé à Magdebourg), et Georg Balthasar Schott (employé à la Nouvelle Église de Leipzig). Le Docteur Platz, membre du conseil, révèle dans sa correspondance les raisons du choix qu'ils se résolvent à faire: « Pour des raisons importantes, la situation est délicate et puisque l'on ne peut avoir les meilleurs, il faut donc prendre les médiocres. » Bach est choisi le 22 avril 1723 et signe son contrat en quatorze clauses le 5 mai.
À l'époque, Leipzig, avec ses 30 000 habitants, est la deuxième ville de Saxe. Elle est le siège de foires commerciales réputées, un centre d'édition reconnu et s'enorgueillit d'une université renommée qui dut compter dans le choix que fit Bach de venir s'installer dans la ville. La possibilité que ses fils y étudient entre en effet dans les projets du futur Cantor.
La famille Bach s'installe à Leipzig le 22 mai 1723 et y séjourne jusqu'à sa mort en 1750. En qualité de Thomaskantor et Director Musices, il est responsable de l'organisation musicale des deux églises principales de la ville (Saint-Nicolas et Saint-Thomas) et enseigne la musique aux élèves de Saint-Thomas. Il doit ainsi fournir de très nombreuses partitions et constitue selon sa Nécrologie un ensemble de « Cinq années de cantates pour tous les dimanches et jours de fête » (rassemblant des cantates datant de Weimar et de nombreuses nouvelles œuvres composées essentiellement avant 1729), sans compter le Magnificat (Noël 1723), les Passions (1724 et 1727), et autres œuvres… De ces trois cents cantates supposées et probables, un tiers environ a malheureusement été perdu. Il n'y a qu'une seule répétition pour les cantates, mais le Cantor bénéficie de solistes instrumentaux brillants (les trompettistes) ou d'excellent niveau, solistes de passage et étudiants du Collegium Musicum. Les chœurs, dont on ne connaît pas l'effectif exact, sont apparemment capables de chanter des parties difficiles après la formation que Bach leur a dispensée. Il se heurte souvent à la jalousie de ses confrères qui forcent notamment les élèves à boycotter ses leçons de musique. Il eut sans cesse des rapports tendus avec les autorités civiles et religieuses de la ville, ce qui le poussa plusieurs fois, mais sans résultat, à chercher une meilleure situation ailleurs.
Le 19 novembre 1736, Bach se vit accorder le titre honorifique de compositeur de la Chapelle royale de la cour de Saxe, sans toutefois que cela s'accompagnât d'un salaire. À cette occasion, il se fit entendre sur le nouvel orgue Silbermann de la Frauenkirche à Dresde.
Il mène une vie riche en connaissances, constituant une bibliothèque spécialisée en bibliologie, théologie et mystique. Sa femme Anna Magdalena l'aide, beaucoup et remarquablement, dans sa fonction de Cantor en recopiant toutes ses partitions. Sa fonction de responsable du Collegium Musicum (de 1729 à 1737, puis — après l'intérim de son élève Carl Gotthelf Gerlach — de 1739 à vraisemblablement 1744) lui permet d'organiser des représentations musicales au Café Zimmermann pour des amateurs de musique. Il ne manque pas une occasion d'aller à l'opéra de Dresde où son fils Wilhelm Friedemann est organiste. C'est à Leipzig qu'il compose la majorité de ses œuvres sacrées.
Il écrit également la Clavier-Übung (ou Klavierübung), le deuxième livre du Clavier bien tempéré. Il compose aussi un important corpus pour orgue, cinq Passions selon son fils Carl Philipp Emanuel (dont une à deux chœurs, la célèbre Passion selon saint Matthieu), un Magnificat, trois oratorios, et son testament musical, écrit pour Noël 1724 (Sanctus) et de 1733 à 1749 : la Messe en si mineur.
Les dix dernières années de sa vie, renonçant aux activités attachées à la fonction de Cantor, Bach limite sa production essentiellement à la musique instrumentale. En 1747, il intègre la Correspondierende Societät der musicalischen Wissenschaften fondée par Lorenz Christoph Mizler pour laquelle il dut fournir chaque année une communication scientifique dans le domaine musical (une composition dans le cas de Bach) ainsi que son portrait à l'huile, celui d'Elias Gottlob Haussmann présenté en haut de l'article. C'est pour cette société qu'il compose et fait publier les Variations canoniques (1747), l'Offrande musicale (1748) et il est probable que l'Art de la fugue devait être la contribution de l'année suivante. Il est dans cette phase de sa vie, où, comme le dit Johann Nikolaus Forkel, « il ne pouvait toucher une plume sans produire un chef-d'œuvre ».
En mai 1747, il se rend en compagnie de son fils Wilhelm Friedemann à Potsdam pour une visite à Frédéric II sollicitée par le souverain lui-même par l'entremise de Carl Philipp Emanuel, claveciniste de la cour depuis 1741.
« Dimanche dernier, Monsieur Bach, le célèbre maître de chapelle de Leipzig est arrivé à Potsdam dans le but d'avoir le plaisir d'y entendre la noble musique royale. Le soir, au moment où la musique de chambre ordinaire de la chambre entre dans les appartements du roi, on annonça à Sa Majesté que le maître de chapelle Bach […] attendait la très-gracieuse autorisation d'entendre la musique. Sa Majesté ordonna immédiatement qu'on le laissât entrer et se mit aussitôt à l'instrument nommé forte et piano et eut la bonté de jouer en personne un thème au maître de chapelle Bach, sans la moindre préparation, sur lequel celui-ci dut exécuter une fugue. Le maître de chapelle s'exécuta de manière si heureuse que Sa Majesté eut la bonté de montrer sa satisfaction, et que toutes les personnes présentes restèrent stupéfaites. Monsieur Bach trouva si beau le thème qui lui avait été présenté qu'il veut porter sur papier une véritable fugue et la faire ensuite graver sur cuivre. »
Il commence à perdre la vue en 1745, et bientôt ne peut plus travailler. Au printemps 1750, il confie par deux fois ses yeux à John Taylor, un « ophtalmiatre » réputé, qui ne lui permit pas de recouvrer la vue, sinon par intermittence. Deux ans plus tard, le même John Taylor opère Haendel avec le même résultat. Affaibli par ces opérations de la cataracte, Bach ne survit pas plus de six mois. Le 18 juillet, il recouvre soudainement la vue, mais quelques heures plus tard est victime d'une attaque d'apoplexie. Il meurt le 28 juillet 1750, en début de soirée. Anna Magdalena lui survit dix ans, vivant précairement de subsides de la municipalité. Il repose aujourd'hui dans l'église Saint-Thomas à Leipzig en Saxe.
Contrairement à beaucoup de compositeurs et artistes, Bach ne recherchait pas une reconnaissance humaine ni sa propre gloire, mais surtout celle de Dieu. Pratiquement toute son œuvre lui était consacrée, en témoignent ses nombreux manuscrits qui se terminent par les initiales S.D.G. (pour Soli Deo Gloria : À Dieu seul la gloire). Selon le musicologue français Gilles Cantagrel, même les compositions dites « profanes » de Bach sont empreintes de références chrétiennes, exprimant parfois « le mystère de la Rédemption sur la Croix ». En marge de sa Bible, le compositeur a écrit cette note: « Bey einer andächtigen Musiq ist allezeit Gott mit seiner Gnaden Gegenwart » (Dans une musique recueillie, Dieu est toujours présent avec sa grâce).
Avec Jean-Sébastien Bach, la musique baroque atteint à la fois son apogée et son aboutissement. Dès sa disparition, le musicien, déjà relativement peu connu de son vivant, est quasiment oublié parce que passé de mode, et dépassé par les nouvelles idées du classicisme, tout comme le contrepoint qu'il a porté à une perfection inégalée. De son vivant, il semble qu'il fut considéré comme un virtuose du clavier et un excellent autodidacte de l'écriture musicale.
Depuis, son œuvre reste une référence incontournable pour l'ensemble de la musique occidentale. Il semble même que l'enthousiasme gagne l'Asie, et particulièrement le Japon. Le chef d'orchestre, Wilhelm Furtwängler, dont le nom est pourtant souvent associé à celui de Beethoven, déclare à la fin de sa vie : « Aujourd'hui comme autrefois, Bach est le saint qui trône, inaccessible, au-dessus des nuages. [...] Bach fut le plus grand des musiciens, l'Homère de la musique, dont la lumière resplendit au ciel de l'Europe musicale et, qu'en un sens, nous n'avons toujours pas dépassé. »
Une autre citation incontournable souligne le génie et l'inspiration spirituelle qu'inspire Bach : « Sans Bach, la théologie serait sans objet, la Création, fictive, le néant, péremptoire. S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu » (Emil Cioran).
Bach eut vingt enfants de ses deux mariages successifs. Dix mourront à la naissance ou en bas âge, quatre deviendront compositeurs à leur tour : Wilhelm Friedemann, Carl Philipp Emanuel, Johann Christoph Friedrich et Johann Christian.(2)
Portrait of Karl Friedrich Abel,
composer and viol master,
By Thomas Gainsborough, c. 1765.
Abel Carl Friedrich, nait à Cöthen le 22 décembre 1723 et meurt à Londres le 20 juin 1787.
Il est issu d'une famille de musiciens. Il reçoit certainement ses premières leçons de musique et de viole, de son père. À la mort de ce dernier, en 1737, il se rend à Leipzig, pour continuer son apprentissage auprès des Bach, avec lesquels a famille est en relation. En 1743, il est membre de la chapelle de la cour, sous la direction de Johann Adolf Hasse. Depuis 1736, Johann Sebastian Bach y est rémunéré comme compositeur, et à partir de 1746, Wilhelm Friedrich Bach y est organiste.
Il quitte Dresde vers 1757-1758, qui est ravagée par les troupes de Friedrich der Große au cours de la guerre de Sept ans. Il est à Londres au cours de la saison 1758-1759, il y restera la plus grande partie de sa vie.
Il y donne son premier concert le 5 avril 1759, il joue de la basse viole, du clavecin, et un tout nouvel instrument, le pentachord, commissionné par Sir Edward Walpole (1706-0784), lui-même joueur de basse viole dans la chapelle du prince de Galles. Il s'agissait d'un petit violoncelle à cinq cordes, accordé do - sol - ré - la - ré.
Les années suivantes, il atteint la notoriété grâce à ses concerts annuels, ou en dirigeant les œuvres d'autres compositeurs. Il obtient en 1760 un privilège royal pour publier ses compositions, qu'il publie à compte d'auteur à Londres, mais il vend son premier opus à Hummel et le second à l'éditeur allemand Breitkopf, pour s'assurer une présence continentale.
Il voyage, passe par Frankfurt et Paris. Le catalogue de 1761 de l'éditeur de musique, Breitkopf, mentionnent des solos, sonates en trio et concertos, avec flûte, et signale qu'Abel est un musicien de la chambre du roi de Pologne, qui est à cette époque Auguste III de Saxe, dont la cour est à Dresde.
En 1763, il s'associe avec Jean-Chrétien Bach. Ils organisent ensemble un premier concert le 29 février 1764. Dans le courant de la même année, ils sont tous deux, musiciens de la chambre de la reine Charlotte, et se lient d'amitié avec Mozart, lors de son séjour londonien (1764-1765).
Les Concerts Bach-Abel, 10 à 15 concerts par an, sont inaugurés le 23 janvier 1765 et s'achèvent le 9 mai 1781. En 1775, en association avec A. Gallini, danseur retraité et beau-frère de Lord Abingdon, ils ouvrent leurs propres sallons à Hanover Square.
À la fin de 1782, après la mort de Jean-Chrétien Bach, et avoir assuré seul la fin de la saison, il se rend en Allemagne, visite sa famille, se produit à la cour de Friedrich Wilhelm à Postdam.
De 1785 à sa mort, il se produit de nouveau à Hanover Square.(3)
Lisa Streich est née en 1985 à Norra Rada, en Suède. Elle a étudié la composition et l'orgue à Berlin, Stockholm, Salzbourg, Paris et Cologne avec Johannes Schöllhorn, Adriana Hölszky, Mauro Lanza et Margareta Hürholz, entre autres. Pour couronner son éducation musicale, elle assiste à des masterclasses avec Chaya Czernowin, Steven Takasugi, Hanspeter Kyburz et Daniel Roth. Elle détient actuellement une bourse au NMH d'Oslo, où Helmut Lachenmann est son mentor.
Elle aime travailler avec des instruments motorisés de sa propre création dans sa musique. Elle est fascinée par la "désubjectivation" du son, qui devient pour elle universelle, parlant de et pour tous. Elle s'intéresse également aux contrastes incongrus qui peuvent survenir à la fois au niveau visuel et auditif. De même, elle poursuit un vif intérêt pour les accords imparfaits et bien connus d'enregistrements qu'elle démonte et tisse résolument – parfois à 40 voix – tout au long d'un mouvement orchestral.
"Lisa Streich a sa propre voix", déclare Alan Gilbert. « Les musiciens ont immédiatement reconnu la qualité de sa musique et ont trouvé son travail spécial. (Blog de la Philharmonie de l'Elbe)
Streich a reçu des commandes du Festival de Lucerne, de la Philharmonie de Cologne, du Chœur de la radio suédoise, de l'Orchestre symphonique de Göteborg et de la salle de concert de Shizuoka. Sa musique a été interprétée par le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, l'Orchestre symphonique de Göteborg, l'Orchestre de la radio suédoise, l'Orchestre symphonique de Norrköping et l'Orchestre symphonique de Malmö à l'occasion du 250e anniversaire de l'Académie royale de musique de Suède avec une commande pour un concerto. Grosso, Quatuor Diotima, ensemble recherche, le Eric Ericson Kammerchor, le Nouvel Ensemble Moderne Montréal, l'Ensemble Musikfabrik, l'Orchestre de chambre de Munich et bien d'autres.
Elle a écrit de la musique de théâtre pour le Salzburg Pocket Opera Festival, sur les sept sens de l'homme, ainsi qu'une scène de clôture pour le "Wundertheater" de Henze pour l'Opéra d'État de Bavière.
Les prix et bourses incluent la Cité des Arts Paris, le Prix d'Orchestre de la Fondation Anne-Sophie Mutter, le Prix de composition Busoni de l'Akademie der Künste Berlin, la Bourse Bernd Alois Zimmermann, une bourse à la Villa Massimo à Rome, une Commission Roche Young à la Lucerne Festival et le prix des compositeurs Ernst von Siemens. En 2020, elle a été la première récipiendaire du prix de composition Claussen Simon, en 2021, elle a reçu le prix du compositeur Lilla Christ Johnson de l'Académie royale suédoise de musique pour son œuvre AUGENLIDER, et en 2022, elle a reçu le Heidelberg Women Artists' Prize. Prix. En 2019, Lisa Streich a été choisie pour être lauréate du ricordilab, un programme international de l'éditeur Ricordi Berlin qui promeut les jeunes compositeurs.
Les CD Portrait sont sortis en 2018 sur WERGO/Zeitgenössische Musik et en 2019 sur KARIOS.
Des conférences sur sa musique ont eu lieu au Royal College of Music de Stockholm, à la Colombia University New York, à la Sibelius Academy Helsinki et au CRR de Paris. Le dialogue sur la musique, l'art et leurs possibilités est un sujet qui tient à cœur à Streich.
Les futures performances et commandes comprennent une œuvre orchestrale pour le NDR Elbphilharmonie Orchestra et Alan Gilbert, un concerto pour violon pour l'Orchestre de chambre de Munich et Carolin Widmann. Il y a aussi une nouvelle œuvre orchestrale pour le Staatstheater Hannover, un quatuor à cordes pour le Quatuor Diotima et une cantate pour le Klangforum Heidelberg et le Heidelberger Spring Music Festival. Elle compose également une nouvelle œuvre pour l'Ensemble Intercontemporain et le Collegium Novum Zürich ainsi qu'une nouvelle œuvre pour orchestre pour la Philharmonie de Berlin.
Lisa Streich vit à Gotland, en Suède.(4)
Guglielmo Ebreo da Pesaro, en français Guillaume le Juif (latin : Guilielmus Hebraeus Pisauriensis), né à Pesaro vers 1420 et mort à Florence entre 1480 et 1484, Il était un maître à danser, chorégraphe, théoricien de la danse de la Renaissance italienne et compositeur italien. Il fut l'élève et disciple de Domenico da Piacenza, le premier professeur de danse qui laissa un traité, le De arte saltandi et choreas ducendi et travailla non seulement à diffuser le nouvel art de la danse de cour, mais surtout à mener à son terme ce processus de sublimation. Des gestes et des postures qui deviendront la marque de fabrique de la danse de cour européenne des deux siècles suivants.
Guglielmo, en effet, était l'auteur d'un important traité sur l'art de la danse, le De practice seu arte tripudii vulgare opusculum, qui a circulé dans presque toutes les cours de la péninsule dans diverses éditions manuscrites, personnalisées selon les clients. Parmi les différentes descriptions qui y sont contenues figurent la Piva (la plus ancienne des danses dérivée du nom d'un instrument rural, la cornemuse ou la pipe) et le Salterello (pas populaire en mètre ternaire, allegro et sauté) ; le Double Pas, à l'époque Quaternaire, et la Basse Danse Noble et mesurée, à l'allure solennelle et lente, qui reste une expression typique confinée au XVe siècle.
Entre les mains de Guglielmo, qui a été pendant un certain temps en contact avec la cour de Lorenzo de 'Medici, où travaillait déjà son frère Giuseppe Ebreo, la danse est devenue un symbole de l'harmonie cosmique divine, une idée presque certainement empruntée aux préceptes de la philosophie néoplatonicienne du cercle ficinien. Un exemple en est le Balletto in due, dont on trouve des traces dans le Treatise De Pratica ....
L'ordre et l'harmonie, qui règnent théoriquement à la cour, se traduisent par un type de danse, le Ballo Amoroso dont les mouvements, toujours mesurés, réglés et contrôlés par la technique, sont un gage de dignité et de prestige.
Convaincu par son ami mécène Alessandro Sforza, un homme notoirement religieux et pieux, et peut-être poussé par l'opportunité politique de pouvoir accéder à la dignité de chevalier, Guglielmo entre 1463 et 1465 se convertit au christianisme et fut baptisé du nom de Giovanni Ambrosio. En l'honneur de Ginevra, fille d'Alessandro Sforza, Guglielmo a composé Bassadanza en deux.
Plus tard récompensé du titre de Speron d'Oro, comme son professeur et prédécesseur Domenico, il reçoit une légitimité supplémentaire dans son art de professeur de danse.
En 1465, il retourna à Milan, où il s'occupa des célébrations du mariage d'Eleonora d'Aragona et du duc de Bari.
Après une vie de succès et de satisfaction artistique, il termine sa brillante carrière à la cour d'Urbino du Montefeltro. Et c'est là qu'il meurt probablement, peut-être en 1484, mais pas avant d'avoir transmis les secrets du métier à son fils, que Pier Paolo évoque par Baldassarre Castiglione dans son Libro del Cortegiano, le prenant comme exemple négatif de danseur professionnel.
Il théorise six règles de base de la danse. Mais dans le Traité il n'y a pas que des conseils d'exécution technique (danse géométrique : il y a aussi des suggestions de règles musicales et de « composer de 'danses » : les musiciens qui ont voulu s'essayer à l'art de la composition doivent avoir à l'esprit que « la ton ou vrai le son, être aéré, et avoir une mesure parfaite, et un bon ton ".
Ce n'est qu'ainsi que la danse pourra « ravir et plaire à ceux qui nous entourent et à ceux qui se délectent de cet art ; et surtout que les femmes l'aiment ».(5)
Giuseppe Tartini, né le 8 avril 1692 à Pirano (actuellement Piran, en Slovénie), près de Trieste, et mort le 26 février 1770 à Padoue, est un violoniste et compositeur italien de l'époque baroque.
Destiné à la carrière ecclésiastique par ses parents, Giuseppe Tartini refuse de devenir franciscain ; aussi, l'envoient-ils en 1708 à l'université de Padoue pour y étudier le droit afin d'exercer ensuite la profession d'avocat.
Au cours de ses études, il pratique l'escrime et se rend à plusieurs occasions sur le pré pour des duels. Sa passion pour cette discipline est alors si forte qu'il veut se rendre à Paris ou à Naples pour y devenir maître d'armes.
Il abandonne ce projet lorsqu'il tombe amoureux de son élève, Elisabetta Premazore, nièce et favorite du cardinal de Padoue, Giorgio Corner (1658-1722).
Le père de Giuseppe, invoquant une trop grande différence de classe sociale et d'âge, désapprouve cette union. Ce n'est qu'après la mort de ce dernier que Tartini épouse secrètement Elisabetta, le 27 juillet 1710. Ce mariage attire sur lui la colère de sa belle-famille et les foudres du cardinal, qui accuse Tartini d'enlèvement, contraignant celui-ci à s'enfuir à Rome, déguisé en pèlerin, laissant son épouse à Padoue, où on l'enferme dans un couvent.
Ne trouvant aucune sécurité nulle part, il va de ville en ville jusqu’à ce qu’il trouve un refuge sûr dans un monastère d’Assise dont l'abbé, le père Giovanni Battista Torre, est un de ses parents.
Tartini reprend alors ses études de violon, complètement négligées à Padoue. Cette retraite imposée métamorphose son caractère : de violent et orgueilleux, il devient aimable et humble. C'est là que, selon toute vraisemblance, il reçoit une instruction musicale du Tchèque Bohuslav Matěj Černohorský.
Sa cachette reste longtemps inconnue, car, dans l'église du monastère, il joue dissimulé derrière un rideau. Jusqu'au jour où, une rafale de vent soulevant le rideau, Tartini est reconnu et se croit perdu. Mais il apprend que le cardinal lui pardonne et le recherche pour le conduire dans les bras de son épouse.
À compter de 1714, il devient musicien d'orchestre, exerçant son activité dans les terres d’origine du franciscanisme : à Assise et à Ancône, où il découvre le phénomène dit du « troisième son » ou son résultant.
En 1721, à 29 ans, il se voit confier la direction de l'orchestre de la basilique Saint-Antoine de Padoue, poste qui lui permet d'effectuer plusieurs voyages. C'est à Padoue qu'il rencontre Antonio Vandini, alors premier violoncelle à la basilique. Il s'ensuit une amitié fidèle de près de cinquante ans, et Vandini devient son premier biographe.
Séjournant plusieurs années à Prague, il a l'occasion d'y assister au couronnement de Charles VI.
De retour à Padoue, il fonde une école de musique réputée qui attire des musiciens de toute l'Europe, tels Friedrich Rust, à qui il enseigne vers 1767, ou Pietro Nardini, qui reste un de ses élèves favoris.
Tartini rédige de nombreux ouvrages théoriques sur la musique, parmi lesquels un traité sur l'art de l'ornementation qui a pu servir d'exemple à Leopold Mozart pour son École du violon. Les traités de Tartini qui paraissent par la suite, reposant sur de réelles données de l'expérience mais aussi, partiellement, sur des spéculations erronées, sont, de ce fait, l'objet de critiques virulentes et de mises en doute par ses concurrents.
Ces controverses le rendent malade et il en meurt en 1770, à 78 ans.
Le style de Tartini évolue de façon très sensible au cours de sa carrière. Au début, il doit beaucoup à ceux d'Arcangelo Corelli et d'Antonio Vivaldi. Sa manière, accordant beaucoup d'importance à l'ornementation selon la tradition baroque, aboutit plus tard à une virtuosité préclassique. Tartini est réputé pour son jeu chantant et pour son légendaire coup d'archet.
« Je me bornerai à dire qu'il fut l'un des rares compositeurs de ce siècle doués de génie et d'originalité et que c'est en lui-même qu'il puisa la source de son inspiration » - Charles Burney (6)
Jeremiah Ingalls est né à Andover, Massachusetts, en 1764 et il est décédé à Hancock, Vermont, en 1838, à l'âge de 74 ans.
À l'âge de treize ans, son père, Abijah Ingalls, est mort des difficultés subies pendant la guerre d'indépendance américaine. En 1791, Ingalls épousa Mary Bigelow de Westminster, Massachusetts, et tout en vivant dans le Vermont travailla diversement comme fermier, tonnelier, tavernier et chef de chœur. Ingalls a été chef de chœur à l'église congrégationaliste de Newbury, Vermont de 1791 à 1805, et le chœur a acquis une réputation attirant de nombreuses personnes de la région environnante. En 1805, Ingalls publie The Christian Harmony. Ingalls a servi comme diacre dans l'église, mais en 1810, il a été excommunié de cette congrégation. En 1819, il s'installe à Rochester, Vermont, puis à Hancock, Vermont. Ingalls a été décrit comme petit et corpulent avec une voix haute et une compétence avancée à la basse de viole. De nombreux membres de la famille d'Ingalls étaient également connus pour leurs capacités musicales.(7)
1 - Wikipedia
2 - Wikipedia
3 - Musicologie.org
4 - Site de Lisa Streich
5 - Wikipedia IT
6 - Wikipedia
7 - Wikipedia
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